La buche de Noël traditionnelle n’est pas le gâteau que l’on connaît mais une vraie bûche de bois qui devait brûler dans la cheminée familiale durant 3 jours et 3 nuits ou, pour certains, jusqu’à l’Epiphanie. Elle représentait la chaleur et la force du renouveau qui couve sous la terre endormie de l’hiver.
Ce rite de transmission entre les générations avait lieu avant le Gros Souper. Le dernier-né de la famille, accompagné du doyen ou de la doyenne, allait chercher la plus grosse buche en réserve. Elle était issue de préférence d’un arbre fruitier, dont le bois très dense se consume lentement : on allumait solennellement le feu ou « bouta lou fio ».
Toute la maisonnée devait ensuite faire 3 fois le tour de la table (pour la Trinité) pendant que le « caganis » (ou petit dernier ), arrosait la bûche avec à l’aide d’un rameau trempé dans du vin cuit et que l’aïeul prononçait les paroles suivantes :
<< Cacho-fiò Bouto-fiò
Alègre ! Alègre !
Dièu nous alègre
Calèndo vèn, tout bèn vèn
Dièu nous fague la gràci de veire l’an que vèn
E se noun sian pas mai, que noun fuguen pas mens >>
Soit << Bûche de Noël, Donne le feu
Joie ! Joie !
Dieu nous donne la joie
Noël vient, tout vient bien
Dieu nous fasse la grâce de voir l’an qui vient
Et si nous ne se sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins >>
Ce rite tend à disparaître faute de cheminée dans les appartements contemporains. La bûche comestible a remplacé la bûche de bois.